Les bêtises Sabine Paturel Julien
Vidéo comme clin d'oeil, pour râler avec le sourire. Rebond sur quelques bêtises de 2007, côté gauche et écologistes. Pour la liste des bêtises du pouvoir et de ses amis, on trouvera son miel ici, pour une critique utile, pertinente et sobre (donc efficace).
Je me souviens, donc.
Je me souviens du meeting contre les tests ADN, ou comment transformer une juste mobilisation en caricature de bons sentiments exacerbés, d'approximations à vocation de magistraux rappels à l'Histoire et de mièvres et molles platitudes. Le César ? Attribué à Isabelle Adjani, dans un rôle pathétique de sublime conscience écorchée. La gauche dont rêve la droite, réduite à la posture du commentaire et de l'indignation vertueuse ; l'opposition qui joue le rôle écrit pour elle dans le blockbuster sarkozyste, et qui permet à Mister President de se pâmer : pendant que les soixante-huitards se parlent entre eux, moi je m'adresse au pays réel, à la France qui se lève tôt.
Je me souviens des socialistes, qui n'ont toujours pas bien compris dans quel siècle ils entendaient agir, ni avec quelle lecture du monde. Antoine moque un notabliau seine-et-marnais qui semble ne pas saisir le quotidien de ses administrés, condamnés à la bagnole faute d'infrastructures performantes de transports collectifs. Je pense aux quelques-uns qui, rue de Solférino, ont décidé qu'à Montreuil, le Parti socialiste soutiendrait le baron Brard, trente ans de communisme municipal, plutôt que la verte Voynet. La rénovation ? On y pensera après la prochaine défaite.
Je me souviens de certains de mes amis écologistes qui, ces derniers mois, n'ont pas eu de mots assez sévères contre Nicolas Hulot, accusé de tuer les écologistes en diluant l'écologie. Les plus radicaux s'en vont jusqu'à un pacte contre Hulot. Sous ces diverses formes, cette charge contre l'animateur télé et militant écologiste (qu'il ne s'agit pas non plus d'ériger en champion indiscutable) relève de cette vieille manie qui consiste à vouloir désigner des ennemis plutôt qu'affronter des problèmes. Le succès d'Hulot est pourtant un symptôme de phénomènes bien plus profonds, qui impose aux écologistes de se repositionner - et c'est difficile, douloureux. Il le dit lui-même, dans une récente interview au Parisien/Aujourd'hui en France :
Pourquoi, alors que l'écologie est autant au centre des préoccupations, les Verts sont-ils en si mauvais état ?
Ils ont d'abord des problèmes internes. Et le pacte écologique n'a pas été le meilleur cadeau qu'on ait pu leur faire. Cela les oblige à une remise en cause. Leur ancrage politique a marginalisé l'écologie. Devant l'urgence, j'ai pensé qu'on ne pouvait plus se payer le luxe de soustraiter l'écologie et conditionner l'engagement écologique du pays à un score électoral. J'ai voulu que toutes les formations politiques s'emparent du sujet.
D'accord, pas d'accord ? Au moins la question est identifiée. Hulot produit une réponse. A nous d'en produire d'autres, si la sienne ne nous convient pas, ne nous convainc pas.
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