La bande dessinée est un magnifique moyen de raconter l’histoire des jours qui passent, et des gens qui s’y débattent. Mais il lui faut alors des narrateurs à la hauteur. Espèce rare. Et pas protégée du tout. Manu Larcenet en est.
Etienne Davodeau
Lu hier, dans les heures creuses du samedi matin.
Sensation étrange. En ouvrant l'album, j'ai pensé à toutes celles et ceux qui le découvraient avec moi. Quelques milliers, dizaines de milliers, de lecteurs de l'histoire de vie ordinaire, absolument ordinaire, d'un photographe paumé, toujours en lisière d'une dépression, au bord d'être adulte. Si nombreux qu'ils soient, les lecteurs du Combat ordinaire ne forment évidemment pas une communauté. Mais je ne pourrai m'empêcher de déceler chez qui me dira les frissons qui l'ont parcouru à la lecture, fut-il pour moi un inconnu, comme une paisible connivence.